AVEC HUGUES SAUVAGNAC
FESTI'VACHE
Mars 2019
Saint-Martin-en-Haut (Rhône)
Rencontres cinématographiques sur le monde rural
Dix jours avec de grands films, des oeuvres d'auteurs, des premières réalisations, en format court et long, un festival où les invités, les organisateurs et les spectateurs ne se croisent pas, non, ils se rencontrent !
Entretien avec Hugues Sauvagnac, jeune scénariste remarqué aux Conviviales de Nannay en 2018 et en résidence d'écriture durant trois semaines à Saint-Martin-en-Haut.
Tandis que j'installe mon enregistreur, Hugues Sauvagnac apparaît dans l'encadrement de la porte. Il lance allégement dans un large sourire de trentenaire bien dans ses baskets : Bonjour, Dominique. Une allure de James Dean, col de blouson relevé, mèche en virgule au front. Certains le verraient candidat de casting. Mais non, erreur, il ne cherche aucun rôle, le rêve d'interpréter un quelconque personnage ne l'habite pas. Lui, il invente les personnages, il les pétrit, il les habille, il les dote de qualités et de défauts et les place à sa guise - pour le bon fonctionnement de l'intrigue - dans des situations que brode son imagination. Hugues Sauvagnac, s'il est au générique, c'est en tant que scénariste.
Voici donc le bonhomme qui a mijoté Compliments au chef, court métrage de 4 minutes dans le cadre d'un concours orchestré par les Kinotechniciens. Heureux de vous connaître, Monsieur, et de vous serrer la pogne, comme on disait à Lyon. Et puisqu'on vient de lâcher le nom de la cité des bouchons, autant déguster cela dans l'instant...
A plusieurs reprises je tente de vérifier son envie profonde. A chaque fois il ne dévie pas d'un poil : son enjeu fut et resta d'imaginer des histoires personnelles ; son but est et reste d'écrire des scénarios pour le cinéma ; son objectif sera et restera de prouver qu'il sait construire un récit avec des personnages évoluant dans un monde fictif, logique et solide.
Il affirme qu'écrire est avant tout un acte de solitaire. Moment qu'il apprécie.
Il affirme encore qu'un scénario est précis, qu'il énonce en phrases courtes un enchaînement adapté à une mise en images. Et aussi en musiques. Le film Compliments au chef bénéficie d'une musique originale du compositeur Didier Falk (Will Production). Ne jamais oublier que la musique participe à la narration cinématographique. Dit autrement, au cinéma, la musique, c'est du film.
Il affirme enfin qu'on écrit et qu'on réécrit. Comme en peinture, pas question de faire l'économie de repentirs. Comme en cuisine, il faut carboniser quelques plats avant de trouver la bonne combinaison entre la température et la durée.
Patience donc. Le chef Sauvagnac réserve quelques recettes pas piquées des hannetons.